mardi 18 mars 2014

« Vraiment à gauche ! » PY Pira

Réponse de la liste « Vraiment à gauche ! » (Pierre-Yves Pira) 

au questionnaire du Collectif Eau
 
pour une Régie publique et les premiers mètres cubes gratuits

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Messieurs, Mesdames,
Tout d’abord, l’ensemble des candidates et candidats de la liste « Vraiment à gauche ! » de Lambersart tient à saluer le combat du Collectif Eau pour une Régie publique et les premiers m3 gratuits ainsi que son engagement citoyen. Il est vrai que depuis de trop nombreuses années le débat sur les grandes questions comme celles de l’eau échappe aux citoyens aux profits d’ « experts » qui gèrent dans la plus grande opacité.
Vous avez raison de rappeler le réveil douloureux des élus quand la Chambre régionale des comptes nous révèle que des centaines de millions d’euros ont été prélevés sur les factures des usagers sans que pour autant les travaux financés soient réalisés ! L’entreprise délégataire aura beau communiquer sur les « efforts » supportés ces dernières années, il n’en reste pas moins qu’il n’y a pas de quoi être fier du bilan de la gestion opaque de 30 années.
Voici nos réponses :

  1. Questions concernant la production et la distribution de l’eau :
  1. Le 21 juin 2013 a été votée une délibération créant une Régie publique de production. Cette création permettra de produire les ¾ de l’eau à prix coûtant pour l’ensemble des usagers lillois alors que la Société des Eaux du Nord, qui fournit actuellement 40% de l’eau consommée, s’apprêtait à multiplier par 3 le prix de l’eau en gros, au renouvellement du contrat en 2015 (de 21 centimes à 63 le m3). Cette création a été votée au nom de l’intérêt général.

  • Pensez-vous que la création de cette Régie soit une bonne chose ou non ? Oui
  • Pourquoi ?
La création de la Régie publique de la production de l’eau est une bonne chose.
  • Nous nous interrogeons sur le fait que, pour cela, nous ayons dû acheter à la Société des Eaux du Nord des stations de pompage et des équipements que nous avions déjà payés dans nos factures.
  • Par cette création, nous sommes certains que l’eau pompée sera produite à prix coûtant avant d’être acheminée dans nos tuyaux. D’ailleurs, nous nous interrogeons sur le fait qu’en France la vente de l’eau soit un marché de gré à gré (le prix est fixé en fonction de l’humeur des contractants), alors que l’eau est un bien commun de l’humanité.



  1. Cependant, la même délibération, pour la partie distribution de l’eau, lance une DSP par affermage dit performantiel pour une durée de 8 ans.

  • Pensez-vous que l’attribution de ce marché à l’une ou l’autre des multinationales de l’eau citée précédemment soit une solution pertinente ou non ? Non

  • Faites-vous encore confiance à ces entreprises pour gérer la distribution de notre bien commun ?
  • La gestion de l’eau par ces multinationales se fait bien souvent au détriment de l’usager. Les exemples ne manquent pas. Ici à Lille Métropole, mais également à l’étranger. Suite à l’obtention de marchés dans de grandes villes, des manifestations sur la cherté de l’eau se sont déroulées au Maroc, en Inde, en Amérique du sud, etc….



  1. Cette délibération stipule que le lancement de cette délégation peut être arrêté au nom de l’intérêt général, au profit d’une Régie Publique. Cette porte entrouverte est compréhensible : la gestion en Régie publique peut permettre une gestion de l’eau au prix coûtant.
Pour mémoire, l’ensemble des salariés de la SEN sont obligatoirement repris en Régie.

  • Au nom de l’intérêt général, seriez-vous prêt à voter pour que la distribution de l’eau se fasse en Régie publique ou non ? Oui
  • Pourquoi ?
Bien entendu !
  • Avec la Régie publique, au moins nous serons certains que la gestion de l’eau se fera à prix coûtant de la production à l’assainissement en passant par la distribution.
  • Cette solution est un premier pas vers un grand pôle public de l’eau. Des savoir-faire ont été captés par ces grandes multinationales dans le seul objectif de faire des bénéfices. Il est grand temps que ceux-ci reviennent dans l’ingénierie publique.


  • Pensez-vous qu’il soit possible de mutualiser les savoirs multiples, l’expertise et les moyens des Régies publiques pour améliorer davantage les performances ?
Bien entendu, il faut entrer dans une logique de coopération entre régies publiques. Pour une histoire de coût mais également dans une optique de solidarité. Mutualiser moyens, expertises et savoir-faire pourra permettre aux petites régies de mieux répondre aux problématiques posées.


  1. Questions concernant la tarification :
  1. Aujourd’hui, qu’il consomme ou pas, l’usager paye un abonnement qui pèse différemment au sein de la facture. De ce fait, le petit consommateur paye son eau au litre plus cher.

  • Etes-vous pour ou contre la suppression de l’abonnement ? Pour
  • Pourquoi ?
Nous sommes pour !
  • L’abonnement est un système injuste. Sa part pèse davantage sur les petites factures que sur les grosses. De ce fait, une personne seule qui ne consomme pas beaucoup paye plus cher son eau qu’une famille ou que ceux qui ne font pas attention à leur consommation. Il est possible de faire basculer cet abonnement dans la part variable. Cela se fait ailleurs.



  1. L’eau est un bien commun de l’humanité qu’il convient de préserver.

  • Etes-vous pour ou contre une tarification progressive qui tiendrait compte de la composition du foyer et des différents usages de l’eau (vital, domestique, de confort voire de luxe) ?
Pour
Pourquoi ?
Nous sommes pour la tarification progressive et la gratuité des premiers litres !
  • L’eau qui sert à vivre ou survivre n’a pas la même valeur que celle qui sert à remplir une piscine. Nous pensons qu’une certaine quantité d’eau par jour par personne doit être gratuite pour en garantir l’accès universel dans une logique de dignité. Nous ne comprenons pas les arguments de ceux qui prônent le tout payant : ils proposent à ceux qui ne peuvent pas payer une aide sociale stigmatisante (il faut sans cesse faire la preuve de sa situation de précarité ou d’exclusion), et dans le même temps, ils critiquent l’assistanat.
  • Les coupures d’eau sont inacceptables. Cet été encore, une famille lambersartoise a eu son eau coupée ! La gratuité des premiers litres nous permettrait de sortir réellement de cette logique. Il est bien plus acceptable de donner de l’eau à tous, plutôt que nous nous cotisions tous pour payer des bénéfices à quelques-uns sur un bien vital.
  • Nous sommes ensuite pour une tarification progressive qui différencie le prix de l’eau en fonction son usage pour éviter le gaspillage (eau vitale, domestique et de confort). L’eau est une ressource précieuse à protéger, chacun doit en avoir conscience, il faut en combattre le mésusage.



  1. Questions concernant la gestion de l’eau :
  1. Pensez-vous que la gestion de l’eau doit être transparente ou non ? Oui
Oui !
  • Bien entendu, les citoyens doivent être au courant de cette gestion. Un contrôle citoyen doit s’opérer. Les moyens doivent être donnés pour que cela puisse se faire dans les meilleures conditions. C’est une exigence démocratique.



  1. Pensez-vous que l’ensemble des sommes captées pour son usage par le prestataire doit être rendu public ou non ? Oui
Oui !
  • Bien entendu, si les élus font le choix d’un prestataire, alors ils doivent rendre publiques les sommes qui ne sont pas consacrées à la gestion de l’eau. Des éléments de comparaisons doivent être donnés. Par exemple : comparer la somme prélevée pour le capital à la somme investie dans la gestion du réseau.



  1. Pensez-vous que les citoyens doivent être associés à la gestion de l’eau ou non ? Oui
De quelle manière ?
Oui ! bien entendu !
  • L’eau est un bien commun de l’humanité. Les citoyens doivent pouvoir s’approprier les problématiques liées à sa gestion. Chacun doit avoir conscience que les efforts qu’il fait contribuent à la préservation de cette ressource collective.
  • Des représentants des citoyens doivent participer aux instances de gestion, ainsi que les salariés de la Régie publique. Ils doivent avoir les moyens de rendre compte à toute la population.



  1. Etes-vous prêt ou non à consulter les citoyens sur les grands choix ou les grandes orientations concernant la gestion de ce bien commun par divers moyens (votation, référendum, autres…) ?
    Oui
Oui ! bien entendu ! Il faut consulter les citoyens par tous les moyens possibles !
  • Et notamment sur les grandes orientations. Par exemple, une question peut faire débat : devons-nous faire venir à grand frais de l’eau venue d’ailleurs ou devons-nous entrer dans une logique de consommer moins ?



Veuillez recevoir, l’expression de nos salutations citoyennes, écologiques et solidaires.


Pierre -Yves Pira,
pour la liste « Vraiment à gauche ! »,
Liste de rassemblement citoyenne soutenue par le Front de Gauche (PCF, PG, les Alternatifs/Ensemble…), la Gauche Alternative (Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique) et des citoyens.