Collectif
Eau pour une Régie
publique
Et
les premiers mètres cubes
gratuits
Lettre
aux candidats aux élections municipales de mars 2014 Janvier
2014
Mesdames,
Messieurs,
Vous vous
présentez aux prochaines élections municipales et dans ce cadre
vous sollicitez pour votre liste des représentants à LMCU. La
gestion de l’eau est une des prérogatives de LMCU. C’est
pourquoi le collectif Eau pour une régie publique et les premiers m3
gratuits, regroupant 32 organisations et des citoyens, s’adresse à
vous.
Nous
sortons d’une période qui a été marquée par l’affaire des
prélèvements pour des travaux non effectués par la Société des
Eaux du Nord relevée par la Chambre Régionale des Comptes.
De ce fait, le délégataire était redevable d’une dette d’au
moins 115 millions qu’il conteste au Tribunal Administratif.
Pourtant dernièrement, la SEN a accepté de payer une partie de
celle-ci à hauteur de 60 millions d’euros, reconnaissant ainsi par
ce « geste » l’existence d’une dette.
Le bilan de
la gestion de l’eau par ce délégataire, filiale de SUEZ, débouche
entre autres sur un taux de fuite de 20%
(32l/jour/habitant), sur un renouvellement
annuel insuffisant des 4400 km du réseau (taux
de renouvellement de 0,73 alors qu’il devrait largement dépasser
les 1%) et 40% des
compteurs ont dépassé la durée de vie contractuelle.
Ces chiffres peuvent être vérifiés en consultant les rapports de
LMCU concernant la gestion de l’eau.
Un rapport
d’audit, restitué au Conseil de Communauté
de décembre 2007 (consultable sur internet) indique les sommes
d’argent colossales qui échappaient chaque année à la gestion de
l’eau pour notre métropole. Des pratiques
similaires sont constatées ailleurs, la presse a révélé
dernièrement un document interne à la communauté urbaine de
Marseille, jamais rendu public, montrant qu'entre 1996 et 2012, la
société des eaux de Marseille (filiale de Veolia, l’autre grande
entreprise multinationale de l’eau) a dégagé 20,5 millions de
cash par an en moyenne.
Les élus
de la LMCU devront prendre une décision avant décembre 2014
pour savoir s’ils confirment la gestion de la distribution de l’eau
à une entreprise privée dans le cadre d’une DSP ou s’ils créent
une Régie publique. Pour mémoire, ce sont
les factures des usagers qui financent la gestion de l’eau dans sa
totalité.
Nous vous
sollicitons donc pour avoir votre avis sur divers points concernant
cette gestion.
- Questions concernant la production et la distribution de l’eau :
- Le 21 juin 2013 a été votée une délibération créant une Régie publique de production. Cette création permettra de produire les ¾ de l’eau à prix coûtant pour l’ensemble des usagers lillois alors que la Société des Eaux du Nord, qui fournit actuellement 40% de l’eau consommée, s’apprêtait à multiplier par 3 le prix de l’eau en gros, au renouvellement du contrat en 2015 (de 21 centimes à 63 le m3). Cette création a été votée au nom de l’intérêt général.
- Pensez-vous que la création de cette Régie soit une bonne chose ou non ? Oui Non
- Pourquoi ?
- Cependant, la même délibération, pour la partie distribution de l’eau, lance une DSP par affermage dit performantiel pour une durée de 8 ans.
- Pensez-vous que l’attribution de ce marché à l’une ou l’autre des multinationales de l’eau citée précédemment soit une solution pertinente ou non ? Oui Non
- Faites-vous encore confiance à ces entreprises pour gérer la distribution de notre bien commun ?
- Cette délibération stipule que le lancement de cette délégation peut être arrêté au nom de l’intérêt général, au profit d’une Régie Publique. Cette porte entrouverte est compréhensible : la gestion en Régie publique peut permettre une gestion de l’eau au prix coûtant.
Pour
mémoire, l’ensemble des salariés de la SEN sont obligatoirement
repris en Régie.
- Au nom de l’intérêt général, seriez-vous prêt à voter pour que la distribution de l’eau se fasse en Régie publique ou non ? Oui Non
- Pourquoi ?
- Pensez-vous qu’il soit possible de mutualiser les savoirs multiples, l’expertise et les moyens des Régies publiques pour améliorer davantage les performances ?
- Questions concernant la tarification :
- Aujourd’hui, qu’il consomme ou pas, l’usager paye un abonnement qui pèse différemment au sein de la facture. De ce fait, le petit consommateur paye son eau au litre plus cher.
- Etes-vous pour ou contre la suppression de l’abonnement ? Pour Contre
- Pourquoi ?
- L’eau est un bien commun de l’humanité qu’il convient de préserver.
- Etes-vous pour ou contre une tarification progressive qui tiendrait compte de la composition du foyer et des différents usages de l’eau (vital, domestique, de confort voire de luxe) ?
Pour
Contre
Pourquoi ?
- Questions concernant la gestion de l’eau :
- Pensez-vous que la gestion de l’eau doit être transparente ou non ? Oui Non
- Pensez-vous que l’ensemble des sommes captées pour son usage par le prestataire doit être rendu public ou non ? Oui Non
- Pensez-vous que les citoyens doivent être associés à la gestion de l’eau ou non ?
Oui
Non
De
quelle manière ?
- Etes-vous prêt ou non à consulter les citoyens sur les grands choix ou les grandes orientations concernant la gestion de ce bien commun par divers moyens (votation, référendum, autres…) ?
Oui
Non
Nous
souhaiterions que vous nous répondiez dans les trois semaines. Nous
rendrons public le résultat de notre sondage avant les élections
municipales.
Notre
collectif qui regroupe 32 organisations locales, environnementales,
syndicales et politiques ainsi que des citoyens pense que seule une
Régie publique de l’eau (Production – distribution –
assainissement) répondra aux impératifs de l’intérêt général
et pense que les citoyens et les salariés de l’eau doivent être
associés à cette gestion.
L’eau est
un bien vital dont l’accès doit être garanti à tous. Nous
pensons que la fourniture de quelques litres correspondant aux
besoins vitaux (quantité à déterminer par jour et par habitant)
associée à une tarification progressive sans abonnement est une
réelle solution d’avenir. C’est possible dès lors qu’ils sont
gagnés par la lutte contre les fuites, par l’utilisation effective
de l’ensemble des sommes perçues à la gestion de l’eau et en
mettant en œuvre la solidarité entre gros consommateurs et petits
consommateurs. En parallèle, dans une optique de préservation de la
ressource, nous pensons qu’il faut développer l’agriculture
biologique sur les champs captants afin de préserver la nappe
phréatique. D’une manière générale, il vaut mieux ne pas
polluer que de dépolluer (le coût pour rendre l’eau potable est
estimé à 70 euros par kilogramme de nitrate et à 60 000 euros par
kilogramme de pesticide.)
Nous pensons
que nous devons innover et voir les choses autrement. C’est
possible en permettant réellement aux citoyens de s’approprier
l’ensemble des problématiques concernant l’eau.
Veuillez
recevoir, Mesdames et Messieurs les candidats, nos salutations
citoyennes.
Collectif
Eau pour une Régie publique et les premiers m3 gratuits
Veuillez
envoyer votre réponse au Collectif Eau pour une Régie publique et
les premiers m3 gratuits
s/c MRES
23 rue
Gosselet 59000 Lille
Premiers membres :
AC! Lille, ATTAC Lille, Attac Roubaix-Tourcoing, Attac Villeneuve
d’Ascq,
Les Alternatifs, le Bruand Réveillé, CGT LMCU, Collectif
anti-Austérité de Roubaix, Collectif
Antilibéral Lomme-Lambersart,
Coordination Communiste, Eau secours, Europe Ecologie – Les Verts,
FSC, FSU, Gauche Alternative (FASE), Gauche Anticapitaliste, Gauche
Unitaire, les Gens d’Hellemmes, les Indignés de Lille/ Démocratie
réelle maintenant, LDH, Mouvement National de Lutte pour
l’Environnement 59/62, Nouveau Parti Anticapitaliste, Objecteurs de
Croissance Lille, Parti Communiste Français, Parti de Gauche, PRCF
59, Snuipp-FSU, Solidaires 59/62, Terre des
Hommes, Théâtre de
l’Opprimé, Union Locale des Syndicats CGT de Lille et Environs,
Union locale des Syndicats CGT d’Armentières et environs, et des
citoyens...